MANAGER D’EXCEPTION : UNE QUESTION DE FLÉXIBILITE AVANT TOUT

L’homme, un être créatif…mais compliqué

Parmi toutes les espèces vivantes, l’être humain est celui qui a le plus fait preuve de créativité pour adapter son environnement à son état, ce qui ne signifie pas pour autant qu’il est le plus apte à s’adapter à ce même environnement. Quoiqu’il en soit, voici notre homo sapiens des temps modernes jouant avec dextérité de ses 10 doigts pour transformer un objet en tout autre chose mais bien utile pour son quotidien, la mère organisant 3 journées en 1, orchestrant ses heures entre le travail, les devoirs des enfants et leurs activités extra-scolaires, les tâches ménagères, la cuisine, etc.

Bref, son quotidien est synonyme de bon sens et de pragmatisme.

 

L’environnement professionnel : encore plus de complexité

Mais dès que nous entrons dans le contexte du travail, il semble que nous atteignons là une stratosphère étrange et insaisissable qui engloutit allègrement ce fameux bon sens et ce si utile pragmatisme : qu’il s’agisse de manager un système ou des hommes, nous avons une capacité assez impressionnante à nous compliquer la vie. Pour notre décharge, ce sont souvent la volonté de bien faire et la peur (de l’échec, de ne pas être reconnu, de l’opinion des autres, de la réussite également – voir à ce sujet l’article sur le syndrome de Jonas) qui nous amènent à complexifier nos tâches et de là nos relations professionnelles : les contrôles sont démultipliés et les formulaires attenants avec, déresponsabilisant les acteurs lorsqu’un problème surgit ; la direction établit des objectifs stratégiques si vagues qu’ils ne sont ni atteignables ni mesurables ;le syndrome de la « réunionite » s’installe, les tensions montent, les informations ne circulent plus, etc. Et plus le contexte de l’entreprise est contraignant, plus la complexité du quotidien s’intensifie.

 

Garder le cap : le rôle du manager

Le manager voit donc sa tâche se complexifier par la force des choses : il doit piloter les projets, appliquer la politique qualité et stratégique de la direction, atteindre ses objectifs, faire remonter les problèmes, etc. et gérer l’impact du climat socio-éco-professionnel sur chacun de ses collaborateurs. Son mode de management est donc un élément crucial pour le bon fonctionnement de l’entreprise.

Oui, mais lequel ?

Le mode « autoritaire » n’est pas cohérent : n’oublions pas, l’homme est un créatif doué de bon sens et de pragmatisme. Le « fais ce que je te dis » n’a ni sens, ni efficacité.

Le mode « gagneur » peut être utile mais devient vite une sorte de rouleur compresseur quand il n’est pas maîtrisé.

 

L’apport de l’intelligence émotionnelle dans les modes de management

Il y a 15 ans, Daniel Goleman, Richard Boyatzis et Annie McKee ont révolutionné le monde du management en démontrant la nécessité d’intégrer la dimension émotionnelle dans le management. Ils établirent 4 « profils » de leaders capables de susciter chez les collaborateurs l’implication, l’enthousiasme, la motivation, la collaboration, la fidélité… : le visionnaire, l’entraîneur, le partenaire et le démocratique.

Nous lancerons à la rentrée une série descriptive de ces modes de management, leurs avantages et leurs contraintes, notamment en termes d’apprentissage. Car oui, manager s’apprend.

 

La flexibilité : l’atout majeur

Mais faisons preuve de bon sens : notre environnement professionnel, interne et externe, est complexe. Comment alors agir, se comporter face à l’environnement qui nous entoure ? La réponse est simple : l’adaptation. Il en est de même en management : un seul mode de management ne peut à lui seul permettre au leader de gérer toutes les situations.

Ainsi, notre manager doit apprendre ces différents modes de management. Mais plus encore, il doit apprendre à appliquer le bon profil au bon moment. Le voici sur la voie de l’excellence : au bon sens et au pragmatisme, le manager y associe la flexibilité.

Et lorsqu’il saura « naturellement », instinctivement, quel profil managérial adopter en fonction du contexte, le management deviendra un art du pilotage. L’excellence managériale est atteinte.

 

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